Paris, avril 2020

il est presqu’absurde, tout ce calme
absurdes les immeubles sans voiture
absurdes les rues
absurdes les rails
absurdes et belles les allées
absurde et fort le soleil fier
on a beau dire mais c’est joli
et c’est un peu miraculeux
cette douloureuse absence de bruit
il y a le ciel qui est plus bleu
il y a mon coeur qui est plus calme
il y a mes jambes qui réapprennent à se côtoyer
il y a les heures qui tombent en trombe
mon désespoir et mon vertige
et des légèretés soudaines
un incompréhensible accord
je suis la ville et me je me vide
deux trois avions
et le silence presque absolu
une ville où l’on distingue les sons
on ne le croit qu’si on l’a vu
le calme plat
et l’agitation intérieure qui ne trouve pas
tellement de reflet
et pour unique compagnie l’odeur fugace de mes pets …
la fête est fine l’ouïe aussiet si du vaste cancer du monde
nous ne sommes qu’une métastase
ici commence notre défense
notre replis
contre ses anticorps à lui