— parle sincèrement, ne commence pas par un mensonge, ni par un truc dit pour être cool. Vas-y franchement, et sans forcer.
— ça doit sortir comme du pipi ou un p’tit prout qu’on retient pas … ça doit y aller, tout tranquillement …
Je lis pour comprendre le monde …
chaque livre est une livre d’oxygène,
qui me fait partir dans le ciel
me drone / m’envole et me soulève,
pour que j’dézoom.
Je vois les choses telles qu’elles sont belles
telles qu’elles sonnent
dites par elles.
self-construites, eat yourself.
doucement je monte
dotée d’un objectif non fixe
mais qui sait aussi aller dedans, et surzoomer
ainsi j’m’en vais
comme un ballon
doucement je monte, pour mieux vous voir
ainsi je gonfle au fil des pages
à force de m’empiffrer de mots
à force de m’repaître de nos morts
des âmes seules
et des chagrins,
mon âme prend du poids
et grossit …
ça me met en joie.
jusqu’à ce que la Terre se détache
toute petite ronde sur le fond noir
pendant que doucement je monte
vous, vous dansez
et vous denséifiez le monde (j’veux dire
vous le rendez + dense)
les fourmis et les écureuils
et le plancton et les millefeuilles
vous vous dansez
et vous denséifiez le monde
et mois je mens
et moi tout doucement
je monte
j’en suis à 1000 livres d’oxygène
j’ai les bons gènes pour dire « non »
j’enfle et j’enfile au fil des pages
et je m’enfolle
je lis pour comprendre le monde.
je lis pour perdre la raison,
je lis pour apprendre à dire non.